Mais la Floride n'était évidemment qu'une magnifique tentative de fuite et, deux mille ans avant moi, le philosophe Sénèque avait déjà expérimenté cette pénible situation : où que vous fuyiez, vos problème s'invitent dans vos bagages et vous suivent partout.
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Les regrets sont un concept que je n'aime pas : ils signifient que nous n'assumons pas ce que nous avons été.
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Je crois surtout que vous baisez comme vous écrivez : soit c'est l'extase, soit c'est le néant.
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C'était un sentiment étrange : je crois que j'aurai aimé le haïr et lui cracher au visage avec toute la nation; ç'aurait été plus simple. Mais cette affaire n'affectait en rien les sentiments que je lui portais. Au pire, me disais-je simplement, il est un homme, et les hommes ont des démons.Tout le monde a des démons. La question est simplement de savoir jusqu'où ces démons restent tolérables.
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Savez-vous pourquoi on doit vous lire vos droits quand on vous arrête dans ce pays ? Parce que dans les années 1960, un certain Ernesto Miranda a été condamné pour viol sur la base de ses propres aveux. Eh bien, figurez-vous que son avocat a décrété que c'était injuste parce que ce brave Miranda n'était pas allé longtemps à l'école et qu'il ne savait pas que le Bill of Rights l'autorisait à ne rien avouer. L'avocat en question a fait tout un foin, saisi la Cour Suprême et tout le tralala, et figurez-vous qu'il gagne, ce con ! Aveux invalidés, arrêt Miranda contre l'Etat de l'Arizona, et désormais le flic qui vous coffre doit ânonner :
"Vous avez le droit de garder le silence et le droit à un avocat, et si vous n'avez pas les moyens, un avocat vous sera commis d'office."
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C'était la seule façon de m'évader loin du monstre de perfection que j'avais créé: dans cette salle de boxe, le Formidable pouvait perdre., il pouvait être mauvais. Et Marcus pouvait exister. Car peu à peu, mon obsession d'être le numéro un absolu dépassa l'imaginable : plus je gagnais, plus j'avais peur de perdre.
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Et après ça, il sera trop tard pour pleurer. Pour gouverner l'Amérique, il faut des couilles. Et les éléphants ont des couilles plus grosses que les ânes, c'est comme ça, c'est génétique.
- Vous êtes édifiant, Roth. De toute façon, les démocrates ont déjà gagné la présidentielle. Votre merveilleuse guerre a été suffisamment impopulaire pour faire pencher la balance.
Il eut un sourire narquois, presque incrédule :
- Enfin, ne me dites pas que vous y croyez ! Une femme et un Noir, Goldman ! Une femme et un Noir ! Allons, vous êtes un garçon intelligent, soyons un peu sérieux: qui élira une femme ou un Noir à la tête du pays? Faites-en un bouquin. Un beau roman de science-fiction. Ce sera quoi la prochaine fois ? Une lesbienne portoricaine et un chef indien ?
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Harry, s'il ne devait reste qu'une seule de toute vos leçons, laquelle serait-ce ?
- Je vous retourne la question.
- Pour moi, ce serait l'importance de savoir tomber.
- Je suis bien d'accord avec vous. La vie est une longue chute, Marcus. Le plus important est de savoir tomber.
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- Vous êtes doué, c'est indéniable.
J'étais au comble du bonheur.
- Y a-t-il un aspect que je doive améliorer, selon vous ?
- Oh, bien sûr. Vous savez, vous avez beaucoup de potentiel, mais au fond, ce que j'ai lu, c'est mauvais. Très mauvais, à vrai dire.
Ca ne vaut rien. C'est d'ailleurs le cas pour tous les autres textes que j'ai pu lire dans la revue de l'université.
Couper des arbres pour imprimer des torchons pareils, c'est criminel.
Il n'y a proportionnellement pas assez de forêts pour le nombre de mauvais écrivains qui peuplent ce pays. Il faut faire un effort.
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- Mais, regardez-vous, Marcus, vous ne savez pas tomber ! Vous avez peur de la chute. Et c'est pour cette raison, si vous n'y changez rien, que nous allez devenir un être vide et inintéressant. Comment peut-on vivre si l'on ne sait pas tomber?
Regardez-vous en face, bon sang, et demandez-vous ce que vous foutez à Burrows ! J'ai lu votre dossier. J'ai parlé à Pergal !
Il était à deux doigts de vous foutre à la porte, petit génie ! Vous auriez pu faire Harvard, Yale, toue la Poison Ivy League si vous l'aviez voulu,
mais non, il a fallu que vous veniez ici, parce que le Seigneur Jésus vous a doté d'une paire de couilles tellement petites que vous n'avez pas le cran de vous mesurer à de véritables adversaires.
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- Je suis passé devant votre ancienne paroisse, dis-je. C'est devenu un McDonald's.
- Le monde entier est en train de devenir un McDonald's Monsieur Goldman.
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- ... Tout ce que je sais c'est que la vie est une succession de choix qu'il faut assumer ensuite.
... Certains voudront vous faire croire que le livre est un rapport aux mots, mais c'est faux: il s'agit en fait d'un rapport aux gens.
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Frappez ce sac, Marcus. Frappez-le comme si toute votre vie en dépendait.
Vous devez boxer comme vous écrivez et écrire comme vous boxez: vous devez donner tout ce que vous avez en vous parce que chaque match, comme chaque livre, est peut-être le dernier.
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Il se passe des tas de choses dégueulasses dans le monde, mais on en parle pas parce qu'on a pas le temps. On ne peut pas parler de Nola Kellergan et du Soudan, on a pas le temps, vous comprenez. Durée de l'attention : quinze minutes de CNN le soir. Après, les gens veulent voir leur série télé. La vie est une question de priorités.
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- ... Plus qu'un ami, je vous ai aimé comme un fils, Marcus.
- Je vous ai aimé comme un père, Harry.
- Malgré la vérité ?
- La vérité ne cange rien à ce que l'on peut éprouver pour autrui. C'est le grand drame des sentiments.
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- Marcus, savez-vous quel est le moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un?
- Non
- C'est de le perdre.
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Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé.
(La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joêl Dicker)