L'optimisme, ce n'est pas le refus de voir ce qui ne va pas, c'est le désir de ne pas s'y attarder. // Donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d'accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux. (Marc Aurèle) // Don't raise your voice; improve your argument. (Desmond Tutu) // Be the change you want to see in the world. (Gandhi)

30.8.20

Mais n'allez jamais croire que la guerre, même la plus nécessaire, même la plus justifiée, n'est pas un crime. Demandez-le aux fantassins et aux morts. 

(Ernest Hemingway)

 —Tu m’écriras ?

—Bien sûr, Papa.

—Et moi je t’attendrai toujours. Il avait serré son fils contre lui.

—Il faudra continuer à t’instruire, avait-il ajouté. L’instruction c’est important. Si les hommes étaient moins sots, il n’y aurait pas la guerre

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Dans ses yeux brillait la lumière du courage, ce courage des fils qui font le désespoir de leurs pères. 

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Ainsi, David était constamment sollicité : il devait traduire les instructions, les questions et les conversations, de l’aube jusqu’au soir, et ses traductions étaient souvent ensommeillées à l’aube, brillantes pendant la journée, fatiguées et lacunaires le soir.

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C’est la guerre, Madame. Et vous ne pouvez rien y faire. Vous ne pouvez pas empêcher Laura. Ne lui dites rien, ne faites semblant de rien. Si vous croyez en Dieu, priez. Si vous n’y croyez plus, priez quand même. Soyez rassurée, il ne nous arrivera rien.

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L’illusion du rêve, quoi. Le rêve, ça maintient en vie n’importe qui. Ceux qui rêvent ne meurent pas car ils ne désespèrent jamais. Rêver, c’est espérer.

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Mais l’entraînement à Ringway touchait déjà à sa fin : c’était le stage le plus bref de la formation, pour éviter un trop grand risque d’accidents, statistiquement inévitables.

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L’indifférence est la raison même pour laquelle nous ne pourrons jamais dormir tranquilles ; parce qu’un jour nous perdrons tout, non pas parce que nous sommes faibles et que nous avons été écrasés par plus fort que nous, mais parce que nous avons été lâches et que nous n’avons rien fait.

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Tu ne serais pas devenu un homme libre. Tu ne serais pas devenu toi. Cette liberté, mon fils, elle est inscrite en toi. Cette liberté est ton destin. Je suis fier.—Parfois, je n’aime pas mon destin, alors. Le destin ne devrait pas séparer les gens qui s’aiment

—Ce n’est pas le destin qui sépare les gens. C’est la guerre.

—Mais la guerre fait-elle partie de notre destin ?

—C’est là toute la question…

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Mais vivre en Homme parmi les hommes, c’était un défi de chaque jour.

(Les Derniers Jours de nos pères de Joël Dicker) 

23.8.20

 —Merci. Je me rends compte que j’ai du mal à tourner la page.

—C’est fâcheux pour un écrivain.

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Je le sais. Il est une formule difficile à appliquer quand on est parent : vivre et laisser vivre.—Vivre et laisser vivre, acquiesça monsieur Rose. 

Et ce dernier songea : Le fils que je n’ai pas eu. Et le père songea : Le seul fils que j’ai.

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—Vous êtes le diable ! s’écria Macaire.

—Je suis pire que le diable, car moi j’existe.

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Parfois, il n’y a aucun autre choix possible, Macaire. 

Voilà quel enseignement vous pourrez tirer de vos douze années au sein de la P-30 !

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—Non, dit Lev, quand on veut vraiment croire à quelque chose, on ne voit que ce que l’on veut voir.

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Pour s’en prémunir, il fallait un ennemi. 

Il fallait le mari jaloux qui débarque à Corfou, crée du drame, et pouvoir ainsi s’en aller ailleurs et se retrouver de nouveau. 

Tout recommencer à zéro. Un couple toujours neuf est un couple qui ne s’use jamais, avait songé Lev.

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Que sommes-nous capables de faire pour défendre les gens qu’on aime ? C’est à cela que l’on mesure le sens de sa propre vie.

(L'Énigme de la Chambre 622, de Joël Dicker)


12.8.20

 Je m’en veux de ne m’être pas assez rappelé combien nos mères sont éphémères et de ne m’être pas assez répété : aime ta mère.

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—Vous le paierez !

—C’est une menace ?

—Non, c’est une promesse.

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Je rentrais parfois chez moi avec un carton d’objets que je voulais garder. 

Leo fouinait dedans et me disait :—Allons, Marcus, qu’allez-vous faire de ces vieilleries ? Vous avez une maison magnifique et vous allez la transformer en brocante.

—Ce sont simplement quelques souvenirs, Leo.

Les souvenirs, c’est dans la tête. Le reste n’est que de l’encombrement.

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Est-ce que tu veux être chanteur ou être célèbre ? demandai-je.

—Je veux être un chanteur célèbre.—Mais si tu ne pouvais être qu’un seul des deux ?

—Alors je voudrais être connu.

—Pourquoi ?

—C’est agréable d’être célèbre. Non ?

—La célébrité n’est qu’un vêtement, Sycomorus. Un vêtement qui finit par être trop petit, trop usé ou que tu te feras voler. 

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Pourquoi vouloir changer ? 

Chacun est différent, Markie, et peut-être est-ce là le bonheur : être en paix avec ce que l’on est.

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Beaucoup d’entre nous cherchons à donner du sens à nos vies, 

mais nos vies n’ont de sens que si nous sommes capables d’accomplir ces trois destinées : aimer, être aimé et savoir pardonner. 

Le reste n’est que du temps perdu.


(Le Livre des Baltimore de Joël Dicker) 


7.8.20

Mais la Floride n'était évidemment qu'une magnifique tentative de fuite et, deux mille ans avant moi, le philosophe Sénèque avait déjà expérimenté cette pénible situation : où que vous fuyiez, vos problème s'invitent dans vos bagages et vous suivent partout. 

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Les regrets sont un concept que je n'aime pas : ils signifient que nous n'assumons pas ce que nous avons été. 

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Je crois surtout que vous baisez comme vous écrivez : soit c'est l'extase, soit c'est le néant. 

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C'était un sentiment étrange : je crois que j'aurai aimé le haïr et lui cracher au visage avec toute la nation; ç'aurait été plus simple. Mais cette affaire n'affectait en rien les sentiments que je lui portais.  Au pire, me disais-je simplement, il est un homme, et les hommes ont des démons.Tout le monde a des démons. La question est simplement de savoir jusqu'où ces démons restent tolérables. 

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Savez-vous pourquoi on doit vous lire vos droits quand on vous arrête dans ce pays ?  Parce que dans les années 1960, un certain Ernesto Miranda a été condamné pour viol sur la base de ses propres aveux. Eh bien, figurez-vous que son avocat a décrété que c'était injuste parce que ce brave Miranda n'était pas allé longtemps à l'école et qu'il ne savait pas que le Bill of Rights l'autorisait à ne rien avouer. L'avocat en question a fait tout un foin, saisi la Cour Suprême et tout le tralala, et figurez-vous qu'il gagne, ce con ! Aveux invalidés, arrêt Miranda contre l'Etat de l'Arizona, et désormais le flic qui vous coffre doit ânonner :

"Vous avez le droit de garder le silence et le droit à un avocat, et si vous n'avez pas les moyens, un avocat vous sera commis d'office."

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C'était la seule façon de m'évader loin du monstre de perfection que j'avais créé: dans cette salle de boxe, le Formidable pouvait perdre., il pouvait être mauvais. Et Marcus pouvait exister. Car peu à peu, mon obsession d'être le numéro un absolu dépassa l'imaginable : plus je gagnais, plus j'avais peur de perdre. 

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Et après ça, il sera trop tard pour pleurer.  Pour gouverner l'Amérique, il faut des couilles. Et les éléphants ont des couilles plus grosses que les ânes, c'est comme ça, c'est génétique. 

- Vous êtes édifiant, Roth. De toute façon, les démocrates ont déjà gagné la présidentielle. Votre merveilleuse guerre a été suffisamment impopulaire pour faire pencher la balance. 

Il eut un sourire narquois, presque incrédule : 

- Enfin, ne me dites pas que vous y croyez ! Une femme et un Noir, Goldman ! Une femme et un Noir ! Allons, vous êtes un garçon intelligent, soyons un peu sérieux: qui élira une femme ou un Noir à la tête du pays? Faites-en un bouquin. Un beau roman de science-fiction. Ce sera quoi la prochaine fois ? Une lesbienne portoricaine et un chef indien ?

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Harry, s'il ne devait reste qu'une seule de toute vos leçons, laquelle serait-ce ? 

- Je vous retourne la question. 

- Pour moi, ce serait l'importance de savoir tomber. 

- Je suis bien d'accord avec vous. La vie est une longue chute, Marcus. Le plus important est de savoir tomber. 

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- Vous êtes doué, c'est indéniable. 

J'étais au comble du bonheur. 

- Y a-t-il un aspect que je doive améliorer, selon vous ? 

- Oh, bien sûr.  Vous savez, vous avez beaucoup de potentiel, mais au fond, ce que j'ai lu, c'est mauvais. Très mauvais, à vrai dire. 

Ca ne vaut rien. C'est d'ailleurs le cas pour tous les autres textes que j'ai pu lire dans la revue de l'université. 

Couper des arbres pour imprimer des torchons pareils, c'est criminel. 

Il n'y a proportionnellement pas assez de forêts pour le nombre de mauvais écrivains qui peuplent ce pays. Il faut faire un effort. 

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- Mais, regardez-vous, Marcus, vous ne savez pas tomber ! Vous avez peur de la chute. Et c'est pour cette raison, si vous n'y changez rien, que nous allez devenir un être vide et inintéressant. Comment peut-on vivre si l'on ne sait pas tomber? 

Regardez-vous en face, bon sang, et demandez-vous ce que vous foutez à Burrows ! J'ai lu votre dossier. J'ai parlé à Pergal !

Il était à deux doigts de vous foutre à la porte, petit génie ! Vous auriez pu faire Harvard, Yale, toue la Poison Ivy League si vous l'aviez voulu, 

mais non, il a fallu que vous veniez ici,  parce que le Seigneur Jésus vous a doté d'une paire de couilles tellement petites que vous n'avez pas le cran de vous mesurer à de véritables adversaires. 

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- Je suis passé devant votre ancienne paroisse, dis-je. C'est devenu un McDonald's. 

- Le monde entier est en train de devenir un McDonald's Monsieur Goldman. 

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- ... Tout ce que je sais c'est que la vie est une succession de choix qu'il faut assumer ensuite. 

... Certains voudront vous faire croire que le livre est un rapport aux mots, mais c'est faux: il s'agit en fait d'un rapport aux gens.

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Frappez ce sac, Marcus. Frappez-le comme si toute votre vie en dépendait. 

Vous devez boxer comme vous écrivez et écrire comme vous boxez: vous devez donner tout ce que vous avez en vous parce que chaque match, comme chaque livre, est peut-être le dernier. 

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Il se passe des tas de choses dégueulasses dans le monde, mais on en parle pas parce qu'on a pas le temps. On ne peut pas parler de Nola Kellergan et du Soudan, on a pas le temps, vous comprenez. Durée de l'attention : quinze minutes de CNN le soir. Après, les gens veulent voir leur série télé. La vie est une question de priorités.

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- ... Plus qu'un ami, je vous ai aimé comme un fils, Marcus.

- Je vous ai aimé comme un père, Harry.

- Malgré la vérité ? 

- La vérité ne cange rien à ce que l'on peut éprouver pour autrui. C'est le grand drame des sentiments. 

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- Marcus, savez-vous quel est le moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un?

- Non

- C'est de le perdre.

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Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé. 


(La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joêl Dicker)