Une ancienne tradition kabyle veut que l'on ne compte jamais la générosité de Dieu.
On ne compte pas les hommes présents à une assemblée.
On ne compte pas les oeufs de la couvée.
On ne compte pas les grains que l'on abrite dans la grande jarre de terre.
Dans certains replis de la montagne, on interdit tout à fait de prononcer des nombres.
Le jour où les Français sont venus recenser les habitants du village, ils se sont heurtés au silence des vieilles bouches :
Combien d'enfants as-tu eu ? Combien sont restés vivre avec toi ? Combien de personnes dorment dans cette pièce ?
Combien, combien, combien...les roumis ne comprennent pas que compter, c'est limiter le futur, c'est cracher au visage de Dieu.
(Alice Zaniter, l'Art de perdre)
On ne compte pas les hommes présents à une assemblée.
On ne compte pas les oeufs de la couvée.
On ne compte pas les grains que l'on abrite dans la grande jarre de terre.
Dans certains replis de la montagne, on interdit tout à fait de prononcer des nombres.
Le jour où les Français sont venus recenser les habitants du village, ils se sont heurtés au silence des vieilles bouches :
Combien d'enfants as-tu eu ? Combien sont restés vivre avec toi ? Combien de personnes dorment dans cette pièce ?
Combien, combien, combien...les roumis ne comprennent pas que compter, c'est limiter le futur, c'est cracher au visage de Dieu.
(Alice Zaniter, l'Art de perdre)
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