19.9.20
13.9.20
La soirée s’éternisa et les consonnes disparurent au fur et à mesure des discussions.
-On est sûrs du labo ?
–Utilisation d’un chromatographe en phase gazeuse avec détecteur à ionisation de flamme, ça te paraît correct ?
En tout cas, moi, ça m’a l’air assez imbitable pour être sûr.
***
Elle ne pleurerait pas tant qu’il serait là. La tristesse c’est personnel, ça ne se partage pas.
***
La télévision n’offrait de toute façon rien d’autre. Séries sur les flics, films sur les flics, reportages sur les flics.
Il n’avait jamais compris pourquoi les gens les détestaient autant en vrai
***
–Enchanté. Ronan. Tout ce qu’elle a pu vous dire sur moi est certainement vrai.
–J’espère sincèrement que non, répondit Karl en souriant.
***
Le premier ne risquait pas de faire briller le blason de la famille quand la seconde promettait de le ternir irréversiblement.
***
Vous savez qu’une carrière dans la police, c’est intégrer une meute puis la quitter pour en intégrer une autre.
(Code 93 de Norek Olivier)
6.9.20
3.9.20
Chaque nouveau détenu était assis sur son lit, incapable de dormir, les yeux dans le vide à essayer de réaliser la situation. Surtout de l’accepter. L’espoir allonge le temps et use les nerfs. La résignation permet d’être en paix. Accepter sa peine est le seul moyen de la supporter. Mais cette acceptation peut prendre du temps.
***
Cette route vers la violence, quand elle est tolérée par la hiérarchie, s’appelle l’effet Lucifer. Des scientifiques et des psys américains ont même mené une expérience avec des étudiants volontaires dans une fac1, et ça ne loupe jamais : quand tu as le droit, tu cognes.
***
Un centre pénitentiaire n’est efficace que s’il reconstitue une société carcérale juste, avait-il dit. Sans prédateurs, sans proies, dans une parfaite équité, sans privilèges ni passe-droits, sans nécessité de violence, sans jalousie de ce que l’autre pourrait avoir de plus ou de mieux. La force devenant inutile, il ne reste plus qu’à vivre ensemble, en bonne société. Malheureusement, il n’existe pas d’endroit plus dangereux, inégal et injuste que la prison. Et au lieu de ressortir équilibré ou cadré, les détenus en sortent plus violents, désabusés, perdus et agressifs, sans aucun projet de réinsertion. Plus venimeux en sorte. La prison comme une école du crime.
***
...lui expliquait comment il pensait pouvoir devancer les ravisseurs grâce à leurs portables de guerre, autrement appelés des Paul Bismuth. Des téléphones de président déchu, appellation donnée non par les flics, mais bien par les criminels qui ont vu chez cet illustre politique dans la tourmente un frère d’armes.
***
C’est bien. J’ai votre confiance. Ça m’aide. Vous êtes des amis en plastique et des collègues en carton, je saurais même pas dans quelle poubelle vous recycler.
***
Bien, si on a rien de nouveau, on recommence avec l’ancien.
***
Évidemment non, concéda Degrève. C’est un homme politique. Les politiques ça titube, ça tangue, mais ça ne tombe jamais réellement.
****
Elle n’a jamais été compliquée à cerner. Méprisante avec ses hommes, agressive avec ceux du même grade et docile avec la hiérarchie. Pour l’instant je représente la hiérarchie, elle me fout une paix relative.
***
Ils le font parce que la loi le leur permet. C’est une phrase qui me révolte quand ils la prononcent. Si un avocat découvre une preuve qui accuse son client, il n’a aucune obligation de la fournir aux policiers. Pour toute autre personne, ce serait de la complicité, mais pour eux, c’est le fameux droit à la défense.
(Surtensions d' Olivier Norek)