Il y aurait une limite "supportable" relative à chaque époque : il s'agit de la trouver.
Il s'emploie donc à trouver ce chiffre de "morts supportables".
Il se lance dans un savant et acrobatique calcul. Etablit une péréquation entre le nombre de tués, le charisme du chef et l'âge du régime politique.
Fixe un quotient au XX° siècle. Corrige le premier chiffre, forcément faramineux, par ce quotient du siècle.
Un chiffre sort, on ne sait comment, de ce calcul inspiré.
Deux cent morts. Deux cent morts, c'est le maximum acceptable pour lui, mais tout compris.
Il comptait dans ce chiffre la totalité des actions de reprise de contrôle du pays, à Paris et en Province.
Au-delà, ce serait un "carnage"; et il ne s'en remettrait pas. Au terme de ce parcours arithmétique, il se trouve un peu dépité.
"Deux cent morts ... Même de Gaulle ne peut se permettre plus, hélas".
Son "hélas" est sincère, désolé, clinique.
(Le Général a disparu, Georges-Marc Benamou)