Le crime des révolutionnaires français n’est donc pas de
s’être grisés de sang, mais simplement de paroles violentes : uniquement pour
stimuler le peuple et se prouver à eux-mêmes leur propre extrémisme, ils ont
commis la folie de créer un jargon sanguinaire et de parler sans cesse à la
légère de traîtres et d’échafaud. Ensuite, lorsque le peuple, enivré, saoulé et
comme possédé par ces paroles sauvages et furieuses, exige réellement les «
mesures énergiques » qu’on lui a représentées comme nécessaires, les chefs
n’ont plus le courage de résister : ils deviennent inévitablement
guillotineurs, afin de ne pas démentir leurs menaces de guillotine.
(in Joseph Fouché de Stefan Zweig)
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