L'optimisme, ce n'est pas le refus de voir ce qui ne va pas, c'est le désir de ne pas s'y attarder. // Donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d'accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux. (Marc Aurèle) // Don't raise your voice; improve your argument. (Desmond Tutu) // Be the change you want to see in the world. (Gandhi)

12.9.08


Haiti Fabienne Trip



Mardi 19 août 2008 - Frémissement du côté du dossier d'adoption de Fabienne. Je suis en déplacement à Montréal et Marie-France se repose du côté de Toulouse, alors qu'on a un appel à la maison de la MAI pour savoir si notre dossier toujours actif .... bien sûr qu'il l'est !!

Mercredi 20 août 2008 - Je me débrouille pour faxer à la MAI le dernier courrier que nous avons envoyé à la DASS au mois de juillet 2008 (le courrier que nous envoyons tous les ans pour confirmer notre projet d'adoption). Coup de chance ou organisation j'avais ce courrier sur mon portable. La MAI me rappelle dans la foulée et m'indique que nous pouvons appeler l'Ambassade de France à Haîti fin "de semaine prochaine" pour avoir des nouvelles du visa.


Lundi 25 août 2008 - Tout s'accélère. Nous avons un mail bref mais clair de la FEH "visa prêt, indiquez nous quand vous arrivez". Cela fait longtemps qu'on l'attendait ce mail. Une vraie délivrance. Un Bonheur à lui seul. C'est désormais le rush, pour trouver des billets, pour organiser la garde de Christella en France (sachant que le 2 septembre c'est la rentrée des classes). Au final un peu chaud pour les billets, en terme de dispo et de prix, mais on s'en sort. Après 27 mois d'attente nous sommes clairement très pressés de partir maintenant que tout est prêt. Nous partirons donc le 2 septembre 2008. Et nous commençons à nous intéresser plus précisément à la météo sur les Caraîbes et Haîti. C'est la période des ouragans. Et cette année il (semble qu'ils) s'enchaînent.

Mardi 2 septembre 2008 - C'est parti ! Debout 6h00, départ Taxi 7h00, arrivée Orly 7h45. On est dans les temps, le vol part à 12h00. Ceci dit s'agit pas de le louper ! Au final nous décollons à 13h00 avec une bonne heure de retard. Léger stress, on risque de louper la correspondance à Point-A-Pitre.
Un vol agréable, on se perd dans les films proposés par AF, pour ne pas se poser de questions trop tôt. Notamment vu un excellent film
Deux jours à tuer (de très bons dialogues corrosifs).

Arrivée à Pointe-A-Pitre, cela se gâte. On nous annonce tout d'abord que probablement le vol vers Port-au-Prince aura 2 ou 3 heures de retard, puis que le vol est reporté (pour cause de conditions climatiques) tout d'abord au mercredi et dans un second temps au jeudi. AF nous achemine dans un hôtel à Gosier au
Créole Beach Hôtel
. L'endroit est certes agréable mais nous ne sommes pas venu là pour cela. Surtout pour y passer 2 jours (on devrait repartir seulement jeudi en fin d'ap.midi !). On s'était imaginé pouvoir tenir Fabienne dans nos bras pour ses 3 ans, qu'elle fêtera le 3 septembre, c'est mal engagé.

Lors du repas du soir nous faisons connaissance avec un autre couple d'adoptant français, qui tout comme nous vont à Port-Au-Prince, mais eux chercher 2 enfants (de 2 et 4 ans). Nous échangeons autour de nos projets d'adoption. Parler pour se réconforter.

Faut s'organiser pour prévenir la FEH - on a pas de n° tél qui fonctionne (lié à la tempête là-bas), pour replanifier un rendez-vous avec l'Ambassade de France (prévu le mercredi, et a priori seulement le mercredi d'après nos informations, or là nous arrivons le jeudi et repartons le vendredi ... donc faudrait aussi envisager de changer nos billets). Malgré cela, nous passons finalement une bonne nuit, après avoir sollicité des amis en France pour récupérer des informations sur les ouragans, des n° de téléphone.



Mercredi 3 septembre 2008 - Bon petit déjeuner et achat d'un maillot de bain. Tant qu'à faire autant profiter de la piscine. Et... excellente nouvelle, au retour de nos petites emplettes on nous annonce qu'il y aura finalement un vol pour Port-Au-Prince ce jour. Comme quoi une journée qui s'annoncait grise en dépit du soleil, redevient subitement rose ! Bon c'est bien de partir mais il faut aussi que la personne qui doit nous prendre en charge soit présente à l'aéroport ... et on a toujours pas les moyens de les joindre. Un ami envoi un email à la FEH. On espère que la FEH pourra en prendre connaissance avant notre arrivée ...
Le vol vers Port-Au-Prince est rempli à 25% mais part et arrive à l'heure, vers 17h30. Sur ce vol, pas possible d'échapper aux questions qui affluent et à s'imaginer LA rencontre avec Fabienne. Déjà des frissons rien qu'à y penser.
Atterrisage, passage à l'immigration, récupération des bagages, tout se déroule parfaitement. Nous sortons vers 18h00. Ouf, une pancarte à notre nom ! Notre contact, Sonny, nous attend. En fait c'est un porteur, qui nous fait traverser le parking et nous amène à la voiture. A peine la voiture partie, les souvenirs de 2004 remontent (lorsque nous avons fait le même voyage pour récupérer Christella). Dépaysement total. Cà prend aux tripes : foules, nuit qui tombe, braseros sur les trottoirs, circulation aux règles toute haîtienne, délabrement, pauvreté, routes (parfois c'est un bien grand mot) défoncées. Et nous. Nous qui filons vers La rencontre que nous attendons depuis si longtemps. Je suis à la fois perdu et je trouve quelques repères. Je sais maintenant que nous sommes très proches du lieu où résident les enfants, et donc Fabienne. Ca y est. Nous arrivons. Nous reconnaissons la batîsse qui héberge les enfants. Impossible de ne pas repenser à 2004. C'est là que nous avons récupéré Christella, au 1er étage. Depuis la FEH a étendu le bâtiment et nous allons loger sur place (alors qu'en 2004 nous avions été hébergé dans une pension isolée). Cette fois ci nous y sommes. Nous posons les bagages. Ouf ! On respire - une fois pour effacer le voyage et les mois d'attente - une fois pour baisser la pression. C'est maintenant une histoire de minutes.
Et la voila qui apparaît, avec sa Mamy, celle qui a pris soin d'elle durant 35 mois, soit depuis son arrivée à la crèche, forcément celà crée des liens, et elle se met à pleurer. Pour nous c'est une joie immense - rien qu'à y repenser, ce sont d'énormes émotions, limites des larmes. Certainement difficile pour Fabienne de comprendre ce qui se passe, si ce n'est qu'il se passe quelque chose qui sort de son quotidien et qu'on la sépare de sa Mamy. En tout cas c'est parti. Nous sommes enfin réunis. Et c'est le premier repas ensemble. Fabienne ne parle pas mais comprend tout. Elle accepte sa Maman mais pas (trop) son Papa. Dès que je m'approche elle recule. A la fin du repas elle accepte que je l'aide à descendre de table mais rejoint rapidement sa Maman. Ensuite c'est Marie-France qui s'occupe d'elle et tout se passe globalement bien - lavage, pyjama, histoire et dodo. Pour le dodo elle ne veut pas aller dans le lit de bébé à disposition et ne s'endort que posée sur un des deux autres lits à notre disposition. Etrange retour en arrière. C'était la même chose avec Christella (mais qui elle avait de la fièvre ...). Bonne nuit dans l'ensemble mais réveillés à 3h00. L'essentiel est là, nous sommes ensemble et Fabienne dort bien même si elle bouge beaucoup !
Jeudi 4 septembre 2008 - 6h00 réveil de la puce. Geste de recul quand elle me voit et elle va dans les bras de sa Maman. Petit déjeuner nickel. Sauf qu'elle ne boit pas le lait alors qu'il parait qu'elle en boit tous les jours. Ceci dit elle mange & boit (eau et coca) bien. Ensuite elle veut bien me donner la main pour sortir dans la cour rejoindre ses copains et copines. Dans la cour quelques enfants s'approchent .. j'entends des "Fabienne" et des "Papa blanc". Deux petits - un garçon et une fille - s'accrochent à moi, tout sourire. En attendant le chauffeur qui doit nous conduire à l'Ambassade de France nous nous promenons dans la cour ... et je me retrouve avec 4 enfants à chaque bout de bras (un doigt pour chacun) tandis que Fabienne marche à côté avec sa Maman .. et d'autres enfants. Marie-France en profite pour aller voir la chambre où Fabienne a dormi ces dernières semaines (avec d'autres enfants) et prendre quelques photos, notamment avec sa Mamy. Et heureusement, car on apprendra ensuite que c'est le dernière jour de la plupart des enfants à cet endroit (pour les vacances) et qu'ils repartent le jour même .... et donc que sa Mamy ne sera plus là ! On a donc failli manquer des photos importantes dans l'histoire de Fabienne.
Le chauffeur arrive. Avant de partir je demande à Fabienne si elle veut "faire pipi". Elle me fait signe que oui et je l'emmène ... en la prenant dans les bras (c'est la 1er fois !). Ensuite je la prends avec moi à l'arrière (lové dans mes bras) et nous sommes partis pour quelques kilomètres afin de récupérer le dossier complet et le visa.
Nous arrivons sans emcombre à l'Ambassade. Le responsable des visas arrive. Nous expliquons que nous avions rendez-vous hier mais que l'aéroport étant fermé la veille nous n'avons pas pu arriver à Port-Au-Prince... Le responsable aimable nous indique "que c'est trop tard" et voyant à notre teint qui devient livide que sa blague n'est pas passée s'excuse et nous donne notre dossier. Encore une étape de passée. Nous avons désormais tous les éléments pour retourner en France.
10h00, sortie de l'Ambassade. Nous parcourons 100m au ralenti. Je sens le regard d'un policier qui m'observe avec Fabienne sur mes genoux. Il nous fait signe de nous arrêter. Et parle en créole. Manifestement il s'interroge sur la présence de blancs avec une petite Haitienne. Notre chauffeur explique qu'il s'agit d'une adoption et Marie-France dégaine le passeport de Fabienne. Le policier le regarde attentivement et nous fait signe que nous pouvons partir. Ouf !! Léger stress rétrospectif. La même chose à l'aller aurait plus compliqué à gérer. En effet nous venons juste de récupérer à l'Ambassade toutes les pièces qui justifient nos liens.
Au retour passage à l'hôpital Espoir pour saluer Gladys et Nirma. Nous croisons aussi la "Mamy de Fabienne". Cela se passe bien. Etrangement Fabienne ne fond pas en larmes et a compris (?) qu'il y avait un transfert d'affection et de responsabilité. Demain, départ pour Paris.

Vendredi 5 septembre 2008 - Lever 6h00, ne perdons pas les bonnes habitudes. Nouvelle promenade dans la cours en attendant le chauffeur. Puis "au revoir" à tout le monde. 8h15 nous partons. Trafic très dense, nous sommes quasiment bloqués. Hummmm .. ne s'agirait pas d'être en retard. Finalement cela se débloque. 9h00 nous arrivons à l'aéroport, et sommes pris en charge par 2 porteurs (finalement c'est moins la cohue qu'en 2004) qui veulent nous faire doubler toutes les files d'attente. On grille celle d'entrée dans l'aéroport puis prenons position dans la file Air France, en expliquant à nos zélés porteurs que nous sommes dans les temps et donc pas pressés. Rapides négociations de pourboires, et je lâche trop... Bref. 15' de queue. On arrive au comptoir. Remise des billets. ET ... trou noir. On m'explique que nos billets sont en date du 6 sept ... alors que nous sommes le 5 sept. Tellement (auto) convaincu que j'avais demandé et donc réservé un billet retour le vendredi je n'ai jamais fait trop attention. Et voilà ! C'est pas catastrophique dans l'absolu, il suffit de revenir demain. Mais sur le coup on accuse le choc, nous étions prêt à partir, et tenons à couper le cordon psychologique ... On essaie donc de partir sur le vol du 5 ... mais sans succès après 2h00 d'attente. Nous croisons un autre couple d'adoptant qui a des billets retour pour le 18 septembre et qui s'est déjà présenté 2 jours de suite pour tenter de partir. Ils vont réussir ce jour. Nous arrivons à contacter la FEH qui nous dépêche de nouveau notre chauffeur. 11h15 on reprend la route vers l'orphelinat. On se dit que nous partirons demain mais sommes néanmoins inquiets car on parle de l'ouragan Ike qui arrive. Si l'aéroport était fermé nous pourrions ne pas partir ...Faut aussi prévenir la famille en France pour indiquer que nous n'arrivons pas samedi matin mais .. normalement dimanche matin !
En fin d'après midi nouvelles balades dans la cour avec des enfants à chaque bras. C'est ensuite l'heure du repas, dehors à la nuit tombante vers 18h00. Et Fabienne veut manger avec tout le monde. On laisse faire, ce qui nous permet de voir une partie du quotidien. Intéressant de voir comment se comportent 15 enfants. Au passage je note que 6 sur 15 sont gauchers et je m'interroge sur le ratio dans la société. Repas très agréable mais de nouveau des pleurs (normaux) lorsque nous devons quitter les enfants pour partir rejoindre notre hébergement, à quelques mètres de là. Ceci dit à la fin du repas Fabienne discute (c'est beaucoup dire peut-être ...) avec un des jeunes plus agé qui lui explique en créole que nous sommes ses nouveaux papa et maman ... mais aussi que sa Mamy n'est plus là et qu'il n'y a plus personne dans la chambre. Fabienne part voir, Marie-France l'accompagne. Elle constate que la chambre est vide, qu'il n'y a personne. Encore une marque de rupture et des pleurs.
Ce soir sera notre dernière nuit à Haîti ... si tout se passe bien.

Samedi 6 septembre 2008 - Mauvaise nuit. On s'imagine tout ce qui pourrait poser problème alors que la veille on ne se posait pas toutes ces questions (revoir les pourboires des porteurs à la baisse, pas d'ouragan, éviter les 'arnaques', ..). 7h30 le chauffeur arrive. 08h05 nous sommes à l'aéroport. Après 1h15 de queue, avec Fabienne qui ne veut pas quitter les bras de sa maman, nous enregistrons. Au comptoir un porteur nous aborde - vous connaissez Zidane ? .. quelques banalités puis il nous explique qu'il va nous prendre en charge pour passer l'immigration. Nous lui expliquons que nous avons tous les papiers, que nous connaissons la procédure et n'avons besoin de personne. Il insiste un peu mais fini par partir. Au final nous passons la sécurité puis l'immigration rapidement et sans souci. Ne reste plus qu'à patienter tranquillement dans la salle d'embarquement. Nous sommes déjà soulagés. Dans la salle d'attente Fabienne est calme, et se balade avec Marie-France. Perché sur un comptoir d'embarquement elle pose des questions "quoi ça" et rigole. Ses premières rires. Quel plaisir ! Pour elle un avion, une voiture ... tout cela c'est une "machine". Mais qu'importe ... le sourire au lèvre c'est formidable.
Cà y est. Nous sommes assis à nos place dans l'avion. Une image restera gravée, celle de Marie-France donnant la main à Fabienne et avançant sur le tarmac pour rejoindre l'avion. Quelques minutes avant le décollage nous attachons Fabienne et elle se met à hurler. Appel de l'hôtesse qui revient avec un verre d'orangeade, un petit nounours. Fabienne boit le verre et se calme. On décolle .. et elle s'endort durant le décollage. Nous atterrissons à St Martin, elle dort toujours. L'arrêt s'éternise mais Fabienne réveillée reste calme (un peu de dessin et de gommettes pour passer le temps). L'avion se remplit de touristes. Je ne sais pas pourquoi, c'est gratuit et pas objectif, mais j'ai l'impression que la plupart ne partagent pas les mêmes valeurs que les gens que nous avons cotoyés (avec bonheur) ces derniers jours. Nous décollons en retard et peu de temps après Fabienne s'endort de nouveau ... jusqu'à Pointe-A-Pitre. A Point-A-Pitre, nous sommes justes pour avoir la correspondance sur Paris. Au contrôle de l'immigration une file est dédiée au vol sur Paris. C'est notre tour. Et là le préposé fait signe aux gens de la file d'à-côté de passer. Il s'agit manifestement d'un groupe de personnalités qui nous grille sans aucune gêne. Enervant mais cela ne nous empêche pas d'avoir notre vol sur Paris, donc tout va bien. Encore des soucis pour attacher Fabienne, qui se met de nouveau à hurler. Une voisine (siège de devant) nous passe quelques gâteaux. C'est radical, elle pleure légèrement mais mange et se calme. Et mange ensuite un peu du repas servi et s'endort jusqu'à ce que le petit-déjeuner soit servi. Certains diront que comme son père elle à "l'appel du ventre". Pour la petite histoire nous n'avons plus de gâteaux ... ils ont été attaqués en règle par les fourmis lors de notre séjour à l'orphelinat.

Dimanche 7 septembre 2008 - Atterrissage parfait à Paris avec 40' de retard. Passage sans souci de l'immigration. Longue attente des bagages. Et enfin la sortie. La famille est là pour nous accueillir (les grand-parents, mon frère et Christella). Je m'attendais à une Christella qui se précipite sur nous ... en fait elle hésite, regarde sa soeur dans les bras de sa mère et avance tout doucement. Un très grand moment d'émotion. Voir les deux soeurs main dans la main ou bien une à droite et l'autre à gauche de Marie-France c'est la concrétisation de mois d'attente, c'est tout simplement exceptionnel à vivre. Et Fabienne reste en retrait mais calme. Au vu de son comportement à Port-Au-Prince et des changements majeurs qu'elle vit, on pensait que le choc serait plus important ou du moins plus visible. On récupère la voiture. Avant de monter, grosse interrogation, "dans l'avion elle hurle quand on l'attache mais dans la voiture ?". Tout se passe parfaitement. Elle se laisse attacher et nous partons. Elle regarde attentivement tout ce qui se passe. Curieuse, très curieuse et très attentive.
Arrivée à la maison et rencontre avec notre chien, un Golden Retriever adorable mais impressionnant pour une petite fille. Elle est pas effrayée mais pas rassurée non plus ... et c'est normal. Aussi autant monter rapidement à l'étage. Christella conduit sa soeur et lui montre sa chambre. Elle découvre les quelques jouets et peluches que nous avons préparés avant de partir. Et là c'est Magique que de voir les deux soeurs qui s'assoient et jouent ensemble, avec une Christella très douce et protectrice. On s'imaginait des scénarios et des comportements. Certains se sont réalisés comme on le pensait, d'autres non. Mais c'est merveilleux, nous sommes réunis et le contact entre les deux soeurs est exceptionnel. Que demander de plus. Nous sommes (forcément) comblés.

Et ensuite - Tout se passe plutôt bien même si tout n'est pas facile. Alors qu'à Port-Au-Prince elle s'endormait facilement le soir pour ces 11/12 heures de sommeil Fabienne peine à s'endormir - de longs pleurs et plusieurs réveils dans la nuit, calmés seulement par sa Maman. Et le contact s'améliore mais n'est pas innée avec son Papa. Mais chaque jour qui passe la situation s'améliore.
Et, Vendredi 12 septembre 2008 c'est là encore Magique, Fabienne qui accepte que je la prenne dans les bras pour aller chercher sa soeur à l'école, puis qui me tend les bras pour que je la porte et qui, en début d'ap.midi court vers moi tout sourire et saute dans mes bras.
Dans la nuit elle se réveille à 3h00 et pleure. Je vais la voir et elle se calme (c'est la 1er fois qu'elle ne crie alors pas plus fort quand je viens la nuit !). De petits gestes, sûrement, mais un grand bonheur, pour le "(gros) ours" que je suis.
Bientôt une semaine que Fabienne est en France et des changements constants. Fabienne prend ses marques, les rituels s'installent, la complicité entre les soeurs (mais aussi les chamailleries) se met en place. Nous sommes désormais tous les 4 ensemble pour "le meilleur et pour le pire" suivant l'expression des mariages ... en espérant qu'on aura, qu'elles auront surtout du "meilleur".
Vous avez tout lu. Vous souhaitez connaître l'histoire de la grande soeur alors c'est parti sur Christella Carnet de Voyage

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